Château La Conseillante, la pépite de Pomerol

Alors que La Conseillante vient tout juste de fêter 150 ans d’histoire familiale, sa directrice générale Marielle Cazaux échange avec Anthony Moses, directeur général de Twins. L’occasion de parler des décisions de la famille Nicolas pour accélérer la montée en précision des vins, mais aussi de l’histoire de cette propriété de Pomerol et de son fabuleux terroir.

La Conseillante, une histoire de famille

Sur l’élégante étiquette arborée par les vins de La Conseillante, se distingue un N stylisé. Cette référence au patronyme Nicolas illustre la dimension profondément familiale du Château. C’est en 1871 que Louis Nicolas fait l’acquisition de cette propriété en appelation Pomerol. Père de cinq enfants, Louis Nicolas réussit à constituer une lignée où chaque génération prend soin de son héritage pour lui faire traverser les époques. Aujourd’hui, une cinquième génération de Nicolas est aux commandes, et une sixième génération est prête à prendre le relais. Une stabilité saluée par Anthony Moses, Directeur général de Twins : « Peu de propriétés peuvent profiter d’une telle accumulation d’expérience au fil des générations, c’est vraiment remarquable ».
Si les hommes ont marqué La Conseillante, les femmes ont aussi incarné le vignoble. Le nom « La Conseillante » vient d’ailleurs de Catherine Conseillan, qui a acquis ces terres à Pomerol en 1754. Surnommée « la dame de fer », elle a engagé une restauration de son domaine et l’a mis sur les rails de la modernité. Parmi les autres femmes marquantes, la directrice générale Marielle Cazaux aime aussi citer Marie-France Nicolas, ancienne gérante : « Elle est toujours là pour prodiguer ses conseils, c’est un peu comme une bonne fée. Cela donne une touche très familiale ».

La montée en puissance d’une pépite

Si dans les années 1970, la renommée de La Conseillante est devenue mondiale, la propriété est longtemps restée une affaire de famille. Chacun s’occupait de la propriété sur le temps que lui laissait sa vie professionnelle. En 2001, à l’ère des grands crus et de la compétition mondiale, les Nicolas décident de recruter un directeur général et une équipe dédiée. Depuis, La Conseillante a continué de s’affirmer comme une pépite de Pomerol. En poste depuis 8 ans, Marielle Cazaux est aussi enthousiaste qu’au premier jour devant la qualité du terroir.

« Rien que les mots « plateau de Pomerol », ça me fait rêver. Quand je suis à l’étranger et que je décris notre mosaïque de terroirs, entre la veine argileuse du plateau et les graves qui courent jusqu’à Saint-Emilion, j’ai l’impression que personne ne me croit tellement c’est magique ! ».

Marielle Cazaux, directrice et winemaker de Château La Conseillante

Sur ce terroir, la mission des équipes est de « continuer de faire des vins iconiques ». Des vins aussi marquants que les millésimes 1947, 1985 ou 1990, qui ont permis d’asseoir la réputation d’excellence de La Conseillante. Pour cela, Marielle Cazaux peut s’appuyer sur un triptyque solide : un grand terroir, une équipe minutieuse et une famille engagée. « Tout ce que je propose pour améliorer la qualité est systématiquement bien accueilli. La famille veut faire le meilleur vin possible et se donne tous les moyens », précise la directrice. L’arrivée d’un nouveau chai en 2012 a ainsi permis de franchir un palier, pour vinifier en intra-parcellaire et réaliser des élevages d’une grande précision. Avec pour mot d’ordre de donner à chaque fois la pleine expression du terroir. Une montée en puissance saluée par Anthony Moses : « C’est vrai que l’on perçoit une précision, une finesse, un grain de tannin rarement atteint à La Conseillante ».

À la découverte du millésime 2017

Quand Marielle Cazaux parle des millésimes qu’elle a supervisés, elle prend soin de citer le 2017. Une année inoubliable tant elle a demandé la mobilisation de toute l’équipe. Dans le vignoble bordelais, l’année 2017 a été marquée par un gel tardif plus vu depuis 1991. Pour sauver les pousses printanières du froid, La Conseillante a dû lutter pied à pied.

« À l’échelle du Bordelais, la presse a réservé un accueil modéré à ce millésime parce que beaucoup de propriétés avaient eu des pertes de récoltes parfois importantes. Un amalgame a ensuite été fait entre le gel et une baisse de qualité, alors que cela n’a rien à voir. Seul le rendement a été touché ».

Marielle Cazaux, directrice et winemaker de Château La Conseillante

La directrice générale estime qu’il est temps de redécouvrir ce 2017 qui a « un charme fou ». Un vin qui s’apprécie dès à présent, pour son élégance et sa trame tannique soyeuse. Comme tous les vins de la Conseillante, ce 2017 se déguste dans sa jeunesse, tout en offrant un « potentiel de garde énorme ». Anthony Moses ne doute d’ailleurs pas que ce 2017 fasse rapidement son entrée dans la hiérarchie des vins de La Conseillante.

« Il le mérite, c’est un vrai grand classique. C’est un vin très racé, qui a tout à fait sa place à côté des blockbusters 2015, 2018 ou 2019 ».

Anthony Moses, propriétaire de Twins

Conseil d’accord mets et vins avec Château La Conseillante 2017, par le chef Arthur Leprevost : 

Filet de veau fumé au bois de cerisier, asperge vertes sauvages, cerise et morille 

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