Clos Lanson : un lieu magique pour un champagne d’exception
Après le millésime 2009, la Maison de champagne Lanson sort le millésime 2008 du Clos Lanson. Une inversion d’années pour permettre au temps de faire son œuvre. Le temps ? Une constante chez Lanson, comme le raconte Hervé Dantan, Chef des caves de la Maison Lanson, à Esther Degorce-Dumas, Business Development Director chez Twins.
Lanson, plus de 250 ans de Champagne
Une croix de Malte orne les bouteilles de champagne : il s’agit de la signature de Lanson. Fondée en 1760, Lanson est l’une des plus anciennes maisons de champagne. Pour comprendre le style Lanson, Hervé Dantan retient trois points essentiels : « le vignoble, la méthode de vinification et aussi le temps que l’on accorde à nos vins ».
Pourquoi le vignoble ? Lanson a toujours été approvisionné à partir d’un grand nombre de grands crus et premiers crus. La maison s’appuie sur des contrats historiques avec des familles de vignerons, ce qui lui donne des garanties de grande qualité sur le long terme. Fortement engagée dans la viticulture biologique et en biodynamie, la maison Lanson a d’ailleurs ouvert en 2018 une structure collective, pour inciter ses partenaires à se former à la viticulture durable.
Ce qui distingue Lanson, c’est aussi sa méthode de vinification traditionnelle, sans fermentation malolactique. Cette vinification permet de conserver toute la fraîcheur naturelle des raisins et est l’une des clés pour comprendre le style Lanson.
« Dans un verre de Lanson, que ce soit un millésime ancien, un millésime plutôt récent, ou même nos bruts multi millésimes cette notion de fraîcheur est toujours déterminante ».
Hervé Dantan, Chef de caves de Champagne Lanson
Et pour donner à cette fraîcheur toute sa dimension, le temps est le troisième élément incontournable. Chez Lanson, les vins sont attendus encore plus longtemps qu’ailleurs. Sur les multi millésimes, il faut au minimum patienter 4 ou 5 ans pour atteindre l’équilibre entre maturité et fraîcheur. Pour ce qui est des millésimés, les durées s’allongent pour atteindre 10 ou 15 ans.
Clos Lanson, un hectare chargé d’histoire
15 ans, c’est le temps qu’il a fallu au Clos Lanson 2008, pour présenter ce si subtil équilibre. Dans la maison, Clos Lanson est à la fois une histoire ancienne et très moderne. Esther Degorce-Dumas, Business Development Director chez Twins, souligne que si les clos sont en général associés à la Bourgogne, on en trouve également en Champagne.
Alors qu’est-ce qu’un clos du côté de Reims ? Comme le raconte le Chef des caves, un clos est un vignoble ou une parcelle entourée d’un mur, qu’un homme à cheval ne peut pas franchir. De façon plus sensible, un clos doit répondre à des critères historiques, géographique et qualité de vin. Clos Lanson se situe ainsi dans la lignée des grands clos historiques de Champagne. Tout d’abord, la parcelle de Clos Lanson remonte au XVIIIe siècle. Grande d’un hectare, elle voisine la cathédrale de Reims, qui a vu le couronnement des Rois de France. Si autrefois, ces vignes étaient dans les faubourgs de la ville, elle est aujourd’hui en plein cœur de Reims, sur une superbe butte de craie, avec un sol très calcaire. De quoi développer un microclimat particulièrement favorable à la maturité du chardonnay.
« Quand on déguste Clos Lanson, on fait un véritable voyage dans la parcelle. Sa générosité nous évoque le microclimat qui y règne, tandis que le côté velouté, qui donne ensuite une fraîcheur absolument remarquable, nous renvoie à cette craie nourricière. C’est un chardonnay qui a une forte identité ».
Hervé Dantan, Chef de caves de Champagne Lanson
Après 2006, 2007 et 2009, voici Clos Lanson 2008
Si le Clos Lanson est un lieu chargé d’histoire, son existence en tant que vin est plus récente. Lorsqu’en 2006, la maison est reprise par un nouveau propriétaire, la décision est prise d’en faire une cuvée à part entière. « Pour eux, un lieu aussi magique et un vin aussi identitaire méritaient absolument d’être valorisés en tant que clos », se souvient Hervé Dantan. Jusque-là, les raisins de la parcelle étaient vinifiés séparément, pour ensuite accompagner les plus grandes cuvées de la maison. À partir de 2006, Clos Lanson est donc mis en bouteille sous son propre nom.
S’ensuit la distribution du millésime 2007, puis du 2009, avant de découvrir cette année le 2008. Un décalage de commercialisation qui s’explique par le profil des millésimes : un vin solaire et généreux en 2009 et un millésime très minéral en 2008.
« Pour nous, c’était une évidence de sortir 2009 avant, c’est un millésime de soleil avec beaucoup de générosité. 2008 est plus un millésime de craie, un millésime salin, un millésime qui apporte beaucoup de vitalité et qui nécessitait une année de plus pour vraiment arriver à son optimum de vieillissement ».
Hervé Dantan, Chef de caves de Champagne Lanson
La gestion du millésime 2008 illustre l’importance du temps pour la Maison Lanson. Une véritable école de patience. Et comme le souligne Esther Degorce-Dumas avec un sourire : « Nous n’avons plus besoin d’être patients très longtemps, les grands amateurs auront le plaisir de pouvoir déguster Clos Lanson 2008 dès maintenant ».
Conseil d’accord mets et vins avec Clos Lanson 2008, par le chef Arthur Leprevost : deux mises en bouche autour de la langoustine. Tout d’abord un cigare de langoustine, tartare de langoustine, salicorne et caviar d’Aquitaine, suivi d’un crudo de langoustine, caviar d’Aquitaine, et émulsion de langoustine au lait d’amande.